Le Grau-du-Roi, France

A l’heure d’hiver

De retour à Tarifa après une traversée bien moins agitée que celle de l’aller, nous reprenons la route en direction de Algéciras afin d’y trouver un moyen de rallier Barcelone. En effet, pour espérer être à la fin du printemps en Scandinavie, nous devons prendre quelques raccourcis afin de limiter le nombre de kilomètres à parcourir. Nous avions donc planifié de ne pas rouler dans cette partie de l’Espagne. Nous commençons par nous rendre à la gare où nous essuyons un refus catégorique à notre demande de voyager avec nos vélos jusqu’à Barcelone. Soit. Nous partons donc tenter notre chance à la station de bus. On obtient alors nos deux sésames pour la capitale de la Catalogne, avec un changement à Madrid, pour trois fois rien. La seule contrainte est de devoir emballer nos vélos afin qu’ils soient acceptés dans le bus. Nous partons donc à la recherche de cartons suffisamment grands pour y mettre nos fidèles montures. Après quelques heures de recherche, on trouvera notre bonheur dans des magasins de cycles. S’ensuit alors le démontage et emballage des vélos à la station de bus sous le regard intrigué des passants. Un peu de négociation afin d’éviter de payer un supplément (sorti de nul part et probablement inventé par le chauffeur sur le moment) pour tout notre barda et hop, en route !

18 heures de trajet et 15 degrés de moins plus tard, nous voici à Barcelone ! Nous profitons des quatre heures de battement avant de rejoindre l’appartement de notre hôte warmshower du soir pour visiter la ville à vélo. Nous apprendrons à notre arrivée chez notre hôte que cette journée aura été marquée par des manifestations en relation avec l’indépendance de la Catalogne et que le trafic routier est paralysé. De notre côté, nous n’avons rien vu ni entendu et nous passons une soirée sympathique avec Ouriol qui nous aide à construire notre route pour les jours à venir. Les journées sont désormais courtes et fraîches. Il faut donc planifier intelligemment celles-ci afin d’optimiser les heures de lumière et de chaleur. Nous camperons les quatre nuits suivantes le long de cette somptueuse côte catalane. Sur la route incroyable qui relie Lloret de Mar à Sant Feliu de Guixols, nous faisons tout d’abord la rencontre d’Ivan, un cyclovoyageur Italien qui nous conseille d’aller faire un tour au Cap de Creus, puis de deux autres voyageurs qui nous donnent le même conseil. Nous décidons donc de nous y rendre et nous n’avons pas été déçu. C’est une région magnifique dans laquelle on reviendrait bien faire un peu de randonnée. Notre Arrivée à Llança rime probablement avec notre dernière nuit dans un camping pour un long moment car la plupart sont désormais fermé. Des vents à plus de 80 km/h nous accompagneront durant cette nuit et nous sommes bien content d’avoir trouvé un coin un peu abrité entre deux caravanes. Toutefois, cela ne nous empêche pas de nous réveiller sous 1 centimètre de terre. Que du bonheur ! Nous décidons de passer les deux jours suivants à Llança dans un petit Airbnb afin de laisser passer ce vent démentiel et de se reposer un peu.

C’est dans les montagnes qui nous ramènent en France que l’on dit finalement « au revoir » à l’Espagne. Cela nous fait un petit pincement au coeur car c’est un pays que nous avons beaucoup apprécié et dans lequel il est agréable de rouler à vélo. On retrouve alors des routes plates et profitons de l’hospitalité française pour passer les quatre nuits suivantes chez l’habitant. On s’arrêtera tout d’abord chez Cyril, jeune entrepreneur/voyageur qui nous prêtera la maison familiale pour une nuit après avoir passé un chouette moment avec nous. Puis, après avoir suivi le magnifique canal de la Robine, nous atterrissons chez Véronique, dynamique maman Narbonaise avec qui nous échangeons nos anecdotes de voyage le temps d’une soirée. C’est ensuite avec le vent dans le dos (youhou !) que nous arrivons chez Jean-Jacques, à Mèze. Ce cinquantenaire bricoleur et passionné de vélo a presque dédié un bout de son grand garage à l’accueil des cyclovoyageurs. C’est d’ailleurs avec, Joddie et David, deux cyclovoyageurs anglais partis pour trois ans de lune de miel à vélo que nous partagerons la nuit dans ce lieu insolite. Le lendemain, Jean-Jacques prendra le temps de rouler un moment avec nous jusqu’au chemin des Romains, par lequel nous filons en direction de Sommières, chez Léa et Rémi. Une soirée juste magique en leur compagnie qui rend notre voyage encore plus beau et inoubliable. On repart de chez eux avec le sentiment que nos routes se recroiseront. En tout cas on l’espère !

One thought on “A l’heure d’hiver

  1. J’avais du retard dans les articles, mais je vous lis avec sourire, vous me faites rêver. Ici tous les copains me demandent comment vous allez. On a tous des étoiles dans les yeux en vous suivant.
    Je vous aime, continuez à nous faire rêver avec vos incroyables aventures et rencontres.

    Bisous

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