Trondheim, Norvège

Percée montagneuse

Après avoir pris la décision de ne pas nous rendre aux Lofoten, nous nous dirigeons en direction de Vaasa. Nous allons y prendre un ferry afin de traverser le Golfe de Botnie et entrer en Suède. Un dernier camping sauvage agrémenté d’une dernière attaque de moustiques et d’un bain naturel clôture notre aventure Finlandaise. Définitivement nous avons adoré rouler dans ce pays et nous nous verrions tout à fait dans un petit cottage finlandais perdu au bord d’un lac. 4 heures de traversée plus tard, nous voilà en Suède, notre 26ème pays. Nous avalons la vingtaine de kilomètres qui nous sépare de la ville d’Umea et décidons d’y rester pour la nuit. Le réveil à 6 heure du matin pour se rendre au port a trop entamé nos jambes et notre énergie pour continuer plus loin. A Umea, pas moyen de trouver un logement à un prix raisonnable et pour cause, un célèbre festival de musique s’y déroule les jours suivants. Cette petite ville universitaire n’attend pas moins de 14’000 personnes pour ce qui doit être une sorte de « Balelec » suédois. On ne va donc pas traîner ici. On fini au camping de la ville que nous ne trouvons pas donné pour un simple emplacement de tente. De plus, la douche se paie en supplément à la minute, c’est le pompon.

Nos premiers jours de route dans ce pays sont un peu compliqués. Entre le manque d’alternatives à la route principale placée dans la direction que nous souhaitons suivre et les routes qui, de prime abord, semblent parfaites mais se révèlent finalement en travaux sur des kilomètres, on n’est pas conquis. Puis, peu à peu, nous arrivons dans des secteurs beaucoup moins habités, des forêts à perte de vue et là, on commence à retrouver le sourire. Nous avons contacté un nombre assez impressionnant de Warmshower en Suède sans trop de succès. On a donc repoussé notre jour de repos car les logements trouvés sur notre route entraient difficilement dans notre budget. Mais finalement, nous recevons une réponse positive. Angelika nous invite dans son cottage au milieu de la région montagneuse du Jämtland. Pour vous faire une idée de la densité de population de cette région, imaginez la population de Lausanne répartie sur la totalité du territoire Suisse. Le cottage n’est pas tout à fait sur notre route et nous rajoute un peu de dénivelé, mais sans trop d’hésitation, nous décidons d’accepter sa proposition. Et quelle bonne décision. Cette rencontre avec Angelika et Lukas nous a vraiment marquée. Non seulement par le lieu dans lequel ils vivent, en plein milieu des montagnes avec rien ni personne autour, mais également par leur mode de vie. Lukas est un personnage excentrique qui a choisi cette vie après bien des expériences aux antipodes de celle-ci. Attaché à la nature, il défend les forêts et les animaux qui y vivent avec parfois des moyens, disons, un peu musclés. Il nous apprend que la Suède, célèbre pour ses forêts et ses espaces verts, ne possède en réalité plus que 3% de ses forêts originelles. Angelika, allemande d’origine, est professeure à l’université de la ville la plus proche. Elle est également à ses heures perdues politicienne écologiste et chanteuse soprano. Nous sommes restés notre jour de repos entier à discuter avec eux et à préparer à manger. Finalement, au lieu des deux nuits que nous devions passer chez eux, nous en restons trois. Entre nous, nous aurions pu y rester indéfiniment. Côtoyer une vie aussi simple dans un endroit aussi beau nous a fait rêver. Dan profite même de la proximité de la montagne et du goût de Lukas pour la randonnée pour aller crapahuter en sa compagnie pour une « petite balade ». On les reverra 5 heures plus tard. A l’heure de les quitter, quelque chose nous dit qu’on les recroisera, probablement dans leur magnifique région du Jämtland, mais en hiver cette fois-ci. Les mêmes paysages complètement gelés doivent être incroyables à découvrir.

Nos muscles n’étant plus vraiment habitués à la randonnée, le retour sur le vélo ne se fait pas sans douleur pour Dan. Nous mettons le cap sur la Norvège. Les deux jours suivants sont vraiment magnifiques : des petites routes tranquilles et de la nature brute à perte de vue. Le paradis. Nous sommes beaucoup moins convaincus par notre deuxième jour en Norvège. Malgré les nombreux secteurs cyclables qui jalonnent la route pour Trondheim, le trafic incessant nous est vraiment pénible après le calme des jours précédents. Nous arrivons à bout de souffle chez Johannes, qui nous accueille dans sa maison au bord d’un fjord. Au menu : soupe de poisson et discussions de passionnés de voyages à vélo pour notre acclimatation norvégienne. Au petit matin, nous roulons les 35 kilomètres qui nous séparent de Trondheim, avant de visiter la ville  dans l’après-midi. Le soir venu, nous mettons en place les derniers points de ce qui devrait être les plus beaux et les plus difficiles jours de notre aventure : la traversée de Trondheim à Bergen par le coeur des fjords. On s’endort alors, à la fois impatients et anxieux d’en découdre avec le dénivelé et la météo réputée capricieuse de l’ouest norvégien.

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