Propriano, France

Azurément corsé

Nous poursuivons notre route en France en découvrant tout d’abord Aigues-Mortes, jolie ville fortifiée, puis le Grau-du-Roi où nous nous arrêtons deux nuits dans un appartement très gentiment prêté par les grands-parents de Florian, un collègue de travail à Dan. Nous partons ensuite pour la Camargue et réalisons la plus longue étape de notre périple. 120 kilomètres de traversée par la « digue à la mer » avant de rejoindre Martigues, la Venise française. Une nuit passée chez Aude, jeune kiné en intérim, qui nous préparera un délicieux repas que nous dégusterons sur les quais, ponctue notre longue journée. Avec quelques conseils d’itinéraires pour la Sicile en poche, nous faisons alors cap sur Marseille où Cédric nous accueille pour la nuit. Autant la traversée de Marseille fut pénible, autant la soirée passée avec notre hôte fut agréable. Cédric a pris le temps de nous emmener en balade et de nous faire découvrir la meilleure pâtisserie de Marseille, une tuerie ! Puis nous avons partagé un excellent repas dans un restaurant au bord de l’eau et dégusté sans doute un des meilleur poisson qu’on ait jamais mangé. Puis, direction Toulon où nous passons la nuit chez Christian et Véronique, deux passionnés de vélo et plus particulièrement de vélo en Corse. Ils nous ont accueillis comme des rois et nous ont donné pleins d’excellents conseils pour notre future aventure sur l’île de Beauté. Nous rejoignons ensuite Cannes par la Corniche d’or. Après des jours passés sur une côte « azurément » pas pour nous, enfin nous apercevons l’intérêt de la côte d’Azur. À Cannes, nous passons deux nuits dans le studio d’un hôtel gracieusement mis à notre disposition par Max et Sundari, des amis de Léa et Rémi rencontrés précédement à Sommières. Juste un truc de fou ! La complicité avec Max et Sundari est flagrante et nous regrettons de pas avoir eu plus l’occasion de les découvrir.

Après une nuit passée au bord de l’eau près de Nice avec en prime un lever de soleil incroyable, nous traversons rapidement Monaco avant d’entrer en Italie. Nous laissons alors derrière nous la France continentale pour presque un an mais nous garderons en tête toutes les rencontres que nous y avons faites. L’hospitalité et la générosité que nous y avons rencontrée étaient juste incroyable. En Italie, nous découvrons un paysage et une côte magnifique. Malheureusement les routes sont très fréquentées et il y a peu d’autres options qu’une route principale pour circuler. À part sur un tronçon, où nous pouvons emprunter une piste cyclable de compétition qui suit le tracé d’une ancienne voie ferrée et qui passe même par des tunnels, le top ! Notre plan initial était de rejoindre Livourne en passant par les Cinque Terre, toutefois, toutes les personnes à qui nous en avons parlé nous ont clairement déconseillé de le faire à vélo car les villages sont inaccessibles autrement qu’à pied. C’est ainsi que, sur un coup de tête, nous décidons de prendre le bateau à Savone le jour même afin de rallier Bastia et la Corse.

Après une nuit passée en mer, nous filons depuis Bastia en direction du Cap Corse. Nous avons rapidement la confirmation que nous avons pris la bonne décision. La circulation est presque inexistante et les routes nous dévoilent à chaque virage les décors somptueux de l’île. La météo qui s’assombrit nous pousse à trouver un abri pour le jour suivant. Nous retournons donc à Bastia afin de passer deux nuits au sec dans le Airbnb de Gigi, un Corse qui loue trois chambres de son appartement. Dans ce lieu où règne échanges et convivialité, nous faisons la rencontre d’Olivia, une jeune belge qui voyage également à vélo. Forte de nombreux périples à son actif, elle avance à un rythme plus soutenu que le notre. Pas sûr que nous la croiserons, même si elle suit plus ou moins le même itinéraire que nous jusqu’en Grèce. Quoi qu’il en soit, nous passons une super soirée en sa compagnie autour d’un bon verre de vin corse. La tempête passée, nous reprenons la route en direction d’Ile-Rousse. La route offre un fort dénivelé permettant de profiter des paysages à en prendre plein les yeux. Ces derniers jours, les températures ont méchamment chuté. Il vaut mieux avoir monté le camp avant la tombé de la nuit afin de ne pas trop se rafraîchir. Peu avant Ile-Rousse, la nuit tombant, nous nous mettons donc en quête d’un endroit pour dormir. La route étant soit à flanc de falaise soit bordée de terres paysannes, ce n’est pas une tâche facile. Nous optons alors pour une solution de secours en faisant signe aux voitures que nous rencontrons pour peut-être obtenir un petit bout de terrain où planter notre maison. C’est ainsi que nous faisons la rencontre de Stephan, un coiffeur qui vient tout juste de faire l’acquisition d’un magasin de vélo. Il nous invite à dormir sur son terrain et de fil en aiguille, nous proposera une douche chaude et de quoi manger. Encore une belle personne avec qui nous passons une super soirée remplie de conseils pour nos prochains jours de voyage. Le lendemain, après avoir dégivré notre tente au soleil, c’est en faisant un crochet par le magasin de vélo de Stephan pour le remercier que nous quittons Ile-Rousse par les montagnes. Nous passerons une nuit à Calvi, ville au contraste mer/montagne époustouflant qui nous a vraiment beaucoup plu. Se succèdent ensuite cols et golfs sur notre route à destination de Porto. Le soir venu, nous trouvons un bel endroit pour piqueter notre tente. Comme nous voyons un monsieur arriver en marchant par la route, nous décidons de lui demander si nous pouvons dormir ici. On nous a répété à moutle reprises que les Corses étaient sauvages et très attachés à leur île et qu’il était toujours préférable de demander avant de planter la tente n’importe où. Même si nous n’avons rencontré que des personnes en or pour le moment, nous préférons suivre ces recommandations afin d’éviter tout ennui. Et nous avons bien fait ! Soucieux de nous savoir dehors pour la nuit par de telles températures, ce monsieur nous propose de dormir dans l’ancienne mairie du village. Nous passons donc, contre toute attente, la nuit bien au chaud. Vient ensuite Ajaccio où nous séjournons dans la famille d’Hippolyte. Nous avions rencontré Hippolyte quelques jours auparavant sur le ferry en direction de Bastia alors qu’il rentrait chez lui après un voyage de trois mois à vélo en Europe. Ce jour là nous passons par Piana et ses calanches. De nouveaux paysages exceptionnels et une route très peu fréquentée. Le paradis pour les cyclistes que nous sommes. Nous finissons par rejoindre Propriano où nous y passerons deux jours de repos bien mérités après tous les kilomètres et le dénivelé avalés ces derniers jours.

Nous nous réjouissons d’avance de reprendre la route et de terminer ainsi notre traversés de la Corse. Une région qui n’en finis pas de nous émerveiller et dans laquelle nous reviendrons. Pour sûr, cette île ne nous a pas encore dévoilé toutes ses beautés. Les lecteurs attentifs que vous êtes auront relevé l’hospitalité des gens que nous avons croisé sur notre route. Virage après virage, notre aventure sportive prend de plus en plus l’allure d’une aventure humaine où les kilomètres parcourus laissent place aux moments de partage. Ces gens qui nous accueillent prennent réellement part à notre voyage et l’espace d’une soirée, on peut voir briller dans leur yeux leurs rêves de voyage et de liberté. Au fil des kilomètres, nous oublions peu à peu la société individualiste dans laquelle nous évoluons et reprenons doucement foi en l’humanité. Et vous ? Vous seriez-vous arrêtés pour accueillir deux cyclistes, perdus dans la nuit, un soir d’automne ?

One thought on “Azurément corsé

  1. Aaaaah ça fait plaisir toutes ces belles personnes qui vous acceuillent.
    Et Dan je t’entend parler de la boulangerie ahaha vous deviez être si chou.
    Continuez comme ça, jvous aime.

  2. Alors les amis warmshowers, la Corse vous a plu on dirait?… Super, on est content pour vous que votre séjour s y soit bien déroulé, bonne continuation. Véronique et Christian ds de la Seyne.

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