Ksamil, Albanie

Plein les bottes

Après ce Noël passé loin de chez nous, une première pour nous deux, la route nous emmène en direction de Ragusa et de Modica, deux villes magnifiques à l’aspect baroque, construites tout en hauteur. Un vrai régal pour les yeux même si ça nous pique bien les cuisses. Nous passons ensuite le réveillon dans le beau village de Noto. Cette année, on est bien loin de la bamboula habituelle au vu de la fatigue accumulée. Nous tiendrons tout de même jusqu’à minuit (après une bonne sieste en fin de journée) et trinquerons sur la place du village à cette nouvelle année, assurément riche en découvertes. Nous commençons l’année par la visite de la ville de Syracuse où nous dormirons dans ce qui reste à ce jour le pire logement de notre voyage, tant la propreté laissait à désirer. Pour couronner le tout, Dan se bloque le dos en soulevant une sacoche. Pas top à un jour de rejoindre Catane pour y retrouver les parents de Van qui viennent nous rendre visite. Le lendemain, après une journée pénible à rouler avec des raffineries de pétrole en guise de paysage, un temps pourri et un Dan bloqué, nous arrivons finalement à Catane. Les retrouvailles avec les parents de Van autour d’une bonne fondue et d’un Chasselas nous font chaud au coeur. Le lendemain, c’est tous ensemble que nous allons visiter la ville de Taormina et y admirer la superbe vue sur l’Etna depuis le théâtre antique. Une journée au top ponctuée par un super resto recommandé par notre hôte Airbnb, dans une grotte de Catane. C’est bien trop vite à notre goût que le temps est venu de reprendre la route chacun de notre côté. Ces retrouvailles nous ont fait le plus grand bien mais nous rappellent également que nos familles et nos amis nous manquent. Et c’est encore plus le cas après cette période de fêtes passée loin d’eux. C’est avec les jambes un peu lourdes que nous faisons cap sur Messine pour rejoindre le pied de la botte italienne.

A la sortie du ferry, nous découvrons la Calabre, une région montagneuse et paysanne qui nous promet quelques belles montées et de beaux panoramas. Nous passons les deux premières nuits en camping sauvage. L’hiver est bien là et avec un Dan qui a de la peine à dormir et qui est très peu mobile le matin, la faute à ses soucis de dos, nous décidons qu’il est préférable de chercher des logements à l’intérieurs pour les jours à venir. Ici, les plantations d’oliviers sont gigantesques et ressemblent à des forêts. On traverse également de magnifiques cultures d’oranges et de mandarines aux couleurs somptueuses sur la route qui nous mêne à Amentea. Notre étape pour Cosenza nous fait passer par un col à 1000 mètres sous le regard médusé des habitants des petits villages traversés. A notre arrivée à Cosenza, Van décroche miraculeusement un rendez-vous d’ostéopathe à Dan. L’ostéopathe, Salvatore, est un cyclotouriste de la région touché par notre aventure. Après une séance permettant à Dan de récupérer un peu de sa mobilité, Salvatore nous invite manger dans un de ses restaurant favori pour prolonger notre rencontre. Des rencontres, nous n’avions pas fait beaucoup dans cette partie de l’Italie et cette soirée en sa compagnie nous permet d’en apprendre plus sur la région et de se rendre compte, une fois de plus, qu’il existe partout des gens généreux, passionnés et attachants. Notre jour de repos bien mérité a lieu à Roseto Capo Spulico. On y rencontre alors Rocco, un retraité qui nous loue un appartement que nous qualifierons de très lugubre. La gentillesse de notre hôte nous fait rapidement oublier la qualité du logement et nous rechargeons les batteries à l’abris de la pluie qui sévit dehors.

Les jours qui suivent sont difficiles. En ce début d’année, nous sommes à la recherche de notre second souffle et de nouvelles jambes. La météo n’est pas vraiment au rendez-vous et nous avons l’impression de laisser beaucoup d’énergie dans chaque montée. Alors que la nuit s’annonce humide nous avons la chance de trouver une maison abandonnée dans laquelle nous décidons de dormir un peu avant d’atteindre le village perché de Matera. Nous passons ensuite par le village d’Alberobello et ses sympathiques trulli, petites maisons en pierres blanchies et au toit conique. Ce n’est pas évident de passer à côté de lieux magnifiques sans pouvoir en profiter pleinement comme par un jour de grand soleil. Mais c’est aussi ça, le voyage en itinérance autour de l’Europe au fil des saisons. Notre arrivée à Brindisi et la recherche surréaliste de notre bateau pour l’Albanie clôture notre épopée italienne.

C’est avec une certaine impatience et les conseils de Jet en tête que nous embarquons à 2 heures du matin après 3 heures de retard pour Vlora. La courte nuit en mer nous pousse à y passer la journée suivante. Dès notre arrivée, les locaux sont  très chaleureux et le panorama très sauvage que l’on découvre nous réjouis pour les jours à venir. Notre première étape nous emmène à Dhermi par le col de Llogora siégeant à plus de 1000 mètres. On tombe alors sur des pentes à plus de 10% sur plus de 10 kilomètres. Autant vous dire que même avec plus de 6’500 kilomètres dans les jambes, c’est tout bonnement impossible pour nous de grimper ces pentes assis sur nos montures. C’est donc à la force de nos bras que nous arriverons en haut de ce col. La descente qui suit est tout aussi laborieuse sur une route mouillée où la prudence est le maître mot. Au vu de l’étape du jour, notre aventure albanaise s’annonce plus longue que prévue. La deuxième étape en direction de Saranda le confirme. Nous passons la journée à alterner les sections où nous pédalons et celles où nous poussons. Nous ne comptons plus le nombre de panneaux indiquant des pentes à 10% que nous rencontrons. Nous jettons l’éponge après 43 kilomètres dans le petit village de Piqeras où nous arrivons à l’heure du café et du raki dans notre guesthouse sous un couché de soleil magnifique. Ce n’est probablement pas en Albanie que l’on va se refaire de nouvelles jambes. Ce n’est probablement pas non plus ici que l’ont profitera d’une météo plus clémente. Mais ici, les paysages sont magnifiques alors comme nous a dit un local aujourd’hui: « L’Albanie, si c’est difficile, c’est pour vous laisser le temps de profiter de la vue. ». Alors on en profite.

PS: Ne jemi duke u martuar.

One thought on “Plein les bottes

  1. Toujours beaucoup de plaisir à lire vos aventures et description des régions que vous découvrez et qui pour certaines nous rappellent de bons souvenirs aussi ! Bonne suite et prudence, Evelyne

  2. Bonjour les beaux mollets… c’est super… Van a enfin pu dormir dans une maison abandonnée ??. Quel plaisir d’avoir passé du temps en votre compagnie et bonne route (sans trop de poussettes?)?

  3. Bonjour, j aime bien vous lire et suivre votre périple, je vous souhaite encore du courage et de belles rencontré vous attendent ainsi que de beaux paysages. Bonne année avec de belles jambes de sportifs ‘ Véronique et Christian warmshowers de la Seyne Sur mer

    1. On est content que nos histoires vous plaisent! Merci encore pour le super moment que nous avons partagé en votre compagnie!
      PS: Christian, en Albanie, il faut aussi être tout les jours en forme!

  4. voilà grâce à vous on a visiter peu la Sicile et on découvre l’Albanie, Merci ?! On vous offre un peu de notre courage et pensons fort à vous en espérant que ça vous souffle un peu de Vent dans le Dos !!!?

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