Myrkdalen, Norvège

Le coeur des fjords

On vous présente cette fois-ci quelque chose d’un petit peu différent. Voici une chronologique de notre folle épopée au coeur des fjords. Une bonne dizaine de jours qui restera pour sûr un des moments forts de notre voyage.

 

Jour 1 – Trondheim/Snillfjord – 89km – 956m D+

On quitte Trondheim après une belle engueulade sur l’itinéraire de sortie de la ville. C’est toujours compliqué ces sorties de villes même lorsqu’il y a des pistes cyclables. Le parcours est relativement plat sur les 50 premiers kilomètres. Plus nous nous éloignons de notre point de départ, plus nous commençons à entrevoir de beaux panoramas. Après une belle grosse montée suivie d’une jolie descente, c’est au bord de l’eau du magnifique Snillfjord que nous posons la tente pour la nuit. Le ciel, bien que chargé et menaçant toute la journée, nous a cependant gardé au sec. Ce soir, le chef vous propose une soupe à la tomate agrémentée de couscous.

 

Jour 2 – Snillfjord/Foldfjorden – 77km – 1224m D+

Le ciel peu engageant que nous découvrons en sortant la tête de la tente ainsi que le dénivelé qui nous attend aujourd’hui entament un peu notre motivation matinale. Après deux bonnes heures de mise en route sous une pluie fine le long des fjords, on traverse une section paysanne composée de champs de part et d’autre. C’est toujours une belle émotion d’arriver en haut d’un sommet et de découvrir devant soit la vue en guise de récompense. Pas facile cependant de jongler avec la tenue de pluie et les montées afin de rester sec. Si l’on se couvre trop de la pluie, c’est la transpiration qui prend le relais pour une sensation tout aussi désagréable. En fin de journée, le vent se lève et une grosse tempête en provenance du Sud est annoncée pour la nuit. On n’hésite pas à se louer une petite cabine dans un camping de pêcheur, d’autant plus que le propriétaire nous fait un prix d’ami. On se couche à l’abri en espérant que les vents faiblirons pour l’étape de demain. Ce soir, le chef vous propose des pâtes au fromage (et quelques autres trucs qui traînent histoire d’être bien calés).

 

Jour 3 – Foldfjorden/Vevang – 76km – 875m D+

Comme prévue, la nuit s’est révélée bien tempétueuse. Malheureusement pour nous, le vent n’a pas faibli au matin et souffle bien évidemment contre nous. Mais c’est tout de même avec une grosse motivation que nous prenons la route. En effet, aujourd’hui, nous allons enfin rouler une route repérée des mois et des mois auparavant, lorsque nous avions commencé à planifier notre aventure. Pour y arriver, nous entamons 30 kilomètres à batailler contre le vent. Puis, nous empruntons un ferry pour rejoindre la ville de Kristiansund, suivi d’un bus pour traverser un tunnel interdit aux cyclistes. Celui-ci, long d’une dizaine de kilomètres, a la particularité de passer en-dessous du niveau de la mer. Finalement, après encore une vingtaine de kilomètres, nous y voilà : l’Atlantic Road, élue construction norvégienne du siècle. Cette route spectaculaire, construite sur plusieurs petites îles et récifs, est composée de pas moins de huit ponts et plusieurs viaducs. La traversée tient toutes ses promesses et se révèle magnifique. Le vent toujours bien présent rajoute un peu de challenge notamment lors de la traversée du grand pont. C’est finalement juste après la fin de la route que nous nous arrêtons pour la nuit (il est grand temps d’ailleurs, car le match de foot va débuter). Notre seul regret est de ne pas avoir pu utiliser le drone pour immortaliser notre traversée, mais nous ne pouvons rien faire contre les caprices de la météo. Ce soir, le chef vous propose de la salade de thon et de la salade de patates (le vent rendant l’utilisation du réchaud très compromise).

 

Jour 4 – Vevang/Bolsøya –  53km – 458m D+

Au matin, le vent s’est calmé et la journée s’annonce belle et normalement pas (trop) pluvieuse. L’avantage d’avoir dormi proche de l’Atlantic Road c’est de pouvoir profiter de l’amélioration de la météo pour faire, quand même, une petite prise au drone avant de partir. Les 35 premiers kilomètres de cette journée sont magnifiques, sur une petite route tranquille entre la mer, les lacs et les montagnes avec un dénivelé plutôt doux. Pour ce soir, nous avons trouvé un hôte Warmshower. Berry qui habite sur l’île de Bolsøya. Malgré le beau temps, nous décidons de choisir la route la plus directe pour rejoindre notre hôtesse car nous savons que le lendemain une grosse étape nous attend et Van juge nécessaire de se ménager un peu. Nous faisons ensuite la connaissance de Berry, une femme très active et énergique qui a passé la journée à crapahuter dans la montagne. Ce soir-là, sa maison regorge d’invités. Ce n’est pas moins de 5 cyclotouristes qu’elle héberge pour la nuit. Toutefois, aucun d’eux ne va dans la même direction que nous. Ils prennent tous la direction du Nord. L’avantage, c’est qu’ils ont pleins de conseils à nous donner pour nos prochains jours de route. Avec toute cette agitation, nous n’avons pas beaucoup l’occasion de profiter de notre hôtesse du jour. De plus, les rencontres entre voyageurs se terminent souvent par une démonstration de qui a le meilleur matériel, qui a suivi la meilleure route, et nous ça nous fatigue un peu. Ce soir, la cheffe nous propose des côtelette de porc fumées, des patates au four, des petits-pois, de la salade verte, du riz et des gaufres (beaucoup de gaufres). On a été gâté.

 

 

Jour 5 – Bolsøya/Valldal – 91km – 1330m D+

Au matin, nous prenons le temps de regonfler le pneu avant de Van qui est bien dégonflé. Serait-ce notre première crevaison ? Puis, nous souhaitons bon vent à toute cette brochette de cyclistes et prenons la route en direction de notre défi du jour. D’après Berry, la vraie Norvège commence maintenant. Après quelques kilomètres, nous commençons à comprendre ce qu’elle voulait dire. Nous sommes entourés de montagnes immenses et majestueuses : le paradis. Notre défi du jour s’appelle le Trollstigen. C’est la route touristique la plus empruntée de Norvège. Elle est composée de onze virages en épingle à cheveux pour un dénivelé moyen de 9%. Nous étions un peu anxieux (surtout Van) quant à la difficulté de la montée, mais finalement, c’est tout à fait faisable. L’arrivée au sommet est toutefois un peu gâchée par la masse de touristes. En effet, c’est toujours un peu rageant d’arriver en haut d’un sommet en ayant fourni un bel effort physique et d’y rencontrer des gens en tongs venus juste prendre une photo depuis leur voiture. La descente de l’autre côté est tout à fait spectaculaire. Le dénivelé accumulé depuis le début de la journée, le calme et la douceur de l’air durant la descente nous donnent furieusement envie de dormir. C’est donc dans un camping recommandé par l’un des invités de Berry que nous nous arrêtons pour la nuit. Malgré l’engourdissement, nous nous dépêchons de monter le camp, prendre une douche et manger avant de nous installer confortablement dans la tente pour regarder la Suisse jouer. Ce soir, le chef vous propose des pâtes à la tomate.

 

Jour 6 – Valldal/Hellesylt –  50km – 719m D+

Aujourd’hui, nous le savons, la journée s’annonce couverte et pluvieuse, surtout en fin de journée. Nous espérons tout de même pouvoir profiter d’admirer le fameux Geirangerfjord inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et l’un des sites les plus spectaculaire de Norvège. Après un début de journée descendant, les choses se corsent avec un nouveau col culminant à plus de 600 mètres à franchir. En haut du col, la récompense est là. Le Gerangerfjord s’étend sous nos roues. La vue est à couper le souffle. Nous entamons la descente par l’Eagle Road et ses 11 lacets en se régalant. Le Geirangerfjord a pour nous une saveur particulière. Nous l’avions tous les deux en fonds d’écran de notre ordinateur pendant des années alors le découvrir en vrai, c’est quelque chose. Arrivés en bas, nous nous offrons la croisière qui traverse ce fameux fjord jusqu’au village d’Hellesylt. La traversée est magique bien qu’évidemment trop touristique à nos yeux. A notre arrivée sur la terre ferme, comme prévu, la météo s’est vraiment gâtée et nous roulons jusqu’à un petit camping repéré au préalable où nous louons une petite cabine pour deux nuits histoire de se reposer et de laisser passer le mauvais temps. Ce soir, le chef vous propose à nouveau une soupe à la tomate agrémentée de couscous (hé oui, la Norvège, c’est cher).

 

Jour 7 – Repos

Nous restons bien à l’abri toute la journée dans notre cabine à regarder des films et des séries pendant que les éléments se déchaînent à l’extérieur. Qu’est-ce que ça fait du bien parfois ! Van fera tout de même une petite sortie en fin de journée pour aller chercher un souper et un déjeuner. Vous nous connaissez, on n’est pas du genre à se laisser mourir de faim. Ce soir, le chef vous propose des pâtes agrémentées de lardons, champignons, oignons et d’une sauce tomate.

 

Jour 8 – Hellesylt/Olden – 79km – 784m D+

Au moment de partir ce matin-là notre motivation n’est pas au plus haut. Le temps est toujours gris et il ne fait pas bien chaud. Mais comme toujours, ce sont les premiers coups de pédales qui sont difficiles. Une fois qu’on est lancé, tout va bien. Après le passage d’une grosse motte, nous longeons le fjord de Innvik pour le contourner et apprécions ces quelques kilomètres plutôt plats et roulants. De plus, la météo s’est finalement améliorée et c’est sous le soleil que nous pédalons à présent. Le défi de faire du vélo en Norvège, outre le dénivelé, ce sont les tunnels. Il y en a plus de 1000 répartis sur tout le territoire et certains sont interdits aux cyclistes à cause de leur longueur, de la masse de trafic trop importante ou du risque potentiel d’empoisonnement au monoxyde de carbone. Heureusement, il existe un site qui recense tous ces tunnels et qui indiquent ceux qui sont interdits et comment les éviter. Sur la route que nous empruntons ce jour, il y a plusieurs tunnels interdits, mais à chaque fois une petite route permet aux cyclistes de les contourner. C’est sur une de ces routes que nous décidons de planter la tente pour la nuit. Après les dernières nouvelles de Séb et Auré, ils prévoient une arrivée à Bergen le 25 juin. Pour nous, Bergen n’est pas vraiment une bonne destination. Cela nous oblige à emprunter des routes plutôt chargées et à revenir sur la côte alors que nous préférons la montagne. Nous planifions donc un rendez-vous près de la ville de Vossevangen. Ce qui nous laisse pleinement le temps d’effectuer 250 kilomètres pour environs 5’000 de dénivelé positif. Ce soir, le chef vous propose une soupe de tomate enrichie de spaghetti et quelques tartines pour terminer.

 

Jour 9 – Olden/Vassenden – 78km – 867m D+

Chaque matin, nous faisons un petit point météo afin de savoir à quoi s’attendre. Honnêtement, les prévisions ne sont pas très fiables bien que nous utilisions l’application conseillée par tous les norvégiens rencontrés. Ce matin-là, peu de pluie est annoncée pour la journée nous partons donc assez sereins. Après un petit arrêt café et regonflage du pneu avant de Van qui en fait toujours des siennes, nous attaquons la principale difficulté du jour : une montée assez sèche de 600 mètres. Enfin sèche façon de parler, car c’est sous une pluie battante que finalement nous roulons. Nous arrivons en haut complètement trempés autant à l’extérieur qu’à l’intérieur et glacés. Charmant. Nous profitons des toilettes miraculeusement présentes au sommet pour nous réchauffer et nous sécher un peu avant d’entamer la descente. Dans ces mêmes toilettes, nous croisons une cyclovoyageuse valaisanne avec qui nous faisons un brin de causette avant de repartir chacun de notre côté. La descente, synonyme de douche glacée n’est pas des plus agréable. En plus, comme nous l’avions déjà remarqué, nos gommes de freins fondent plus vite que la lumière dès qu’elles sont mouillées pareillement. Nous faisons encore une bonne vingtaine de kilomètres à plat au bord d’un lac sur une route magnifique et déserte avant de nous arrêter dans un petit camping où nous louons une chambre afin d’essayer de sécher nos affaires. Il n’y a malheureusement pas de photos cette journée, l’appareil a préféré rester au sec. Ce soir, le chef vous propose des pâtes au fromage.

 

Jour 10 – Vassenden/Balestrand – 93km – 1430m D+

Nous reprenons la route sous un ciel dégagé et encourageant. Aujourd’hui, nous avons prévu une petite étape d’une cinquantaine de kilomètres, car Google Map nous annonce un très gros dénivelé positif. Après une première belle montée, nous redescendons sur un magnifique lac entouré de montagnes et entamons la route des chutes d’eau. 14 chutes et 7 lacs qui rivalisent de beauté. Finalement, nous nous approchons gentiment de la fin de notre étape de jour. Clairement, Google Map s’est complètement fourvoyé quant au dénivelé annoncé. Il fait beau, nous ne sommes pas trop fatigués et demain, la météo se gâte. Nous décidons donc de continuer. Nous poursuivons notre ascension jusqu’à arriver à un peu plus de 700 mètres d’altitude. Nous sommes entouré par des névés. Les paysages sont lunaires. Au moment d’entamer la descente, nous arrivons au point de vue du Gaularfjellet. Une surprise, car nous ne l’avions pas du tout repéré avant de partir et quelle surprise. Nous avons littéralement le souffle coupé. La vue est incroyable et la route qui serpente pour descendre nous fait rêver. Nous finissons cette magnifique journée par une vingtaine de kilomètres à plat le long Sognefjord, le plus profond de Norvège, avant poser la tente, épuisés, dans un camping à côté du ferry que nous devrons emprunter le lendemain. De nouveau, nous nous dépêchons de monter le camp et de manger avant de s’installer pour assister à la magnifique victoire suisse. Ce soir, le chef vous propose des pâtes à la tomate.

 

Jour 11 – Balestrand/Myrkdalen – 53km – 1211m D+

Le réveil est difficile. Nos jambes sont bien lourdes après l’étape d’hier et il ne fait pas très beau ni très chaud. Nous prenons le ferry pour traverser le Sognefjord et hésitons. Nous devons passer un col à 1’000 mètres d’altitude. Les nuages sont bien bas et nous avons peur que la pluie se mette à tomber et que l’on finisse complètement frigorifiés en haut de la montagne. En même, temps la météo est vraiment pire pour le lendemain. Ce qui veut dire que si on ne roule pas aujourd’hui, on ne roulera pas demain non plus. Après plusieurs tergiversations, nous décidons de tenter le coup. Comme souvent en Norvège, la montée est franche mais la beauté du paysage compense la difficulté. Arrivé en haut, il n’a toujours pas plu. Ouf ! S’ensuit alors une dizaine de kilomètre sur un plateau cerné par les névés et les lacs avant d’entamer la descente. Descente dans une majestueuse vallée avant de s’arrêter dans le village de Myrkdalen où nous décidons de louer une cabine pour 2 nuits afin de laisser passer la pluie et de se reposer avant de retrouver Séb et Auré. Ce soir, le chef vous propose des pâtes au fromage agrémentées de cervelas.

 

Jour 12 – Repos

Une journée de repos pluvieuse bien méritée passée à regarder des matchs de foot (surtout Dan) et à récupérer. Ce soir, le chef vous propose des pâtes (oui, encore des pâtes !) à la tomate avec un reste de cervelas. Demain on retrouve nos Pops préférés. On a hâte.

One thought on “Le coeur des fjords

  1. Eh ben… après votre passage, je pense que la Norvège doit faire face à la plus grande pénurie de pâtes de toute son histoire ?. Bravo à vos mollets ?.

  2. Hello les jeunes , eh ben pour l‘avoir fait en camping-car vous pouvez être fiers de vos exploits ??. Allez courage il ne reste que du plat. Un conseil pour vos prochaines vacances : l‘Italie est à recommander pour les pâtes ?? ?? Pouet

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